Certaines causettes,
certains bavardages,
ont cet avantage
de vous rendre moins imbéciles.
Et ces paroles graciles ont sur vous l'effet délicat
d'une gorgée d'un doux
muscat.
Une ivresse sans lourdeur,
une sensation de prendre quelque
hauteur.
Tandis que d'autres,
sont patati
patata
et t'as vu ci
et t'as vu ça
ahaha et olala.
Et moi je dis et moi je crois
et moi
et moi
et moi.
Facilement,
je pense à Dutronc,
évidemment,
"j'y pense et puis j'oublie".
Oublier la docile parlotte,
la faible conversation,
le flot de révélations.
N'est-il pas merveilleux
cet espace qu'en soi
on garde intact
malgré la curiosité
malgré l'indiscrétion
de ceux qui ne nous veulent pas
- jamais ils ne le diront -
que du
bon.
Blablabla
et résultat
nous sommes
à
plat.
Et oui, certainement, on aimerait,
on a voulu,
après les paroles de soi expulsées,
les rattraper et ses secrets se les
garder.
Trop
tard.
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