Tu me fais de la peine,
là,
seul,
recroquevillé,
sur cette table où l'on t'a posé.
On,
c'est la direction, qui devant mes yeux t'a arraché,
à ta douce destinée.
Oui, trésor,
tu n'étais pas fait pour nourrir les forts,
mais les autres, enfin, ceux qui le veulent bien,
te remplir lorsque tu as faim.
Sweetbox, kidnappée, vidée, abandonnée.
J'aurais du m'interposer!
Me dis-je, te protéger.
Surtout qu'on me l'a demandé, elle m'a dit,
la Madame qui de nous t'a ravi,
elle m'a dit,
"ça ne te dérange pas?",
et moi j'ai bêtement souri, et n'ai pas,
malheur à moi
réussi,
face à l'autre qui a surgi,
à saisir la tragédie.
C'est que,
aussi,
sur toi elle s'est précipitée!
Elle t'a agrippée,
et avidement t'a emmenée,
Sweety.
Et ce n'est qu'après,
voyant mon air insatisfait,
qu'elle a émis un petit bruit,
et fait mine de demander mon avis.
C'en était déjà fini.
Le lendemain,
de bon matin,
je t'ai vu,
nonchalamment sur le bureau redéposé.
Toi qui de par le passé était gorgé de gommes sucrées,
toi qui rendait heureux celles et ceux
qui avaient un petit creux,
tu es,
suite à l'évènement,
devenu transparent.
J'ai mal à te voir ainsi car tu me rappelles
le cours de la vie.
Il y a ceux qui s'y croient tout permis,
et osent saccager, en catimini,
la douce attention,
d'une collègue au coeur bon.
Régulièrement, ces derniers temps,
elle te retrouvait dans cet état,
vidé en une seule fois,
et ensemble nous nous offusquions!
Qui a donc mangé tous les bonbons?!
Pas sympa!
Et bien...et bien... c'était le patron.
Et ses valets,
qui ont fait ça.
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