Cet espace du rien,
dont on a besoin.
Nous,
résumés, à longueur de journée,
à être cette attribution,
que sur nos actions
ils posent, et qui propose au monde une possibilité de notre être.
Ainsi sommes nous tantôt ce dirigeant, tantôt cet assistant, ou bien encore,
ce sans-emploi,
celui qui fait ceci cela,
étiquette
commune
qui en sommes ne nous
raconte
pas
tellement.
Pas totalement.
Vraiment vous y croyez? Que lorsque vers la fin
vous arriverez,
lors de votre dernier soupir vous vous direz,
"Moi, Mr ou Mme Tadaaa, j'ai vécu, xyz je fus!".
Je n'en crois rien. Rien de rien.
Strictement,
et c'est dans cet espace, que certains nomment
néant
que je parviens à nous voir,
réellement.
Ne pas agir, et être
quand même.
Ce qui se rend perceptible - entièrement - dans le
rien.
Le souffle du soi, l'authentique moi.
Le moment du rien.
Assis, simplement,
rêvassant,
traversant,
trempant nos lèvres à cette tasse, ce café.
Pour une broutille sursauter.
Embrasser l'autre à l'envolée.
Sur sa main gauche pianoter.
En attendant.
En attendant l'occupation,
et au-dedans, un être,
un Nom.
Et pourtant, oui,
nos actions!
Animation, confusion, destruction ou
réalisation, bon, régénération.
Chacun qui tangue au filtre de ses tentations,
ceux qui suivent les directions
et puis les autres,
moins certains de la
destination.
Nous faisons.
Toi et moi.
Quoi?
Des choix!
Et de là,
à la bonne heure,
le pire ou le meilleur!
Mais
le rien,
qui fait du bien,
se poser
laisser le coeur se déposer.
Respirer.
La ritournelle des petits riens,
qui racontent sans lourdeur,
éclat des profondeurs.
Les riens sans prétention,
autres que la négation ou le manque de position.
Autres que ce défilé de lâchetés,
qui valident
les silences ou la cruauté.
(Je n'y peux rien! - disent certains.)
Ces petits riens,
mignons et grognons,
ceux dont nous nous plaignons
lorsque nous procrastinons.
Ces riens,
qui sont à peu près tout,
entre moi et vous,
c'est tellement bien, c'est tellement plein,
et j'en redemande et j'en veux,
plein le coeur, et plein les yeux.
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