Tout, tout le temps.
Doutes, et grands sentiments. Douceur et apaisement.
Ce que chacun d’entre-nous encaisse, au-dedans.
Des paroles sur nous jetées, des regards qui terrorisent, dévalorisent, nous banalisent.
Et puis, tout à coup, ces émotions qui nous défont.
En un moment, juste une fraction, de seconde ou de minute, se profile en nos pensées un goût de nouveauté.
Autre chose que ce cliché, que nous nommons identité.
L’image que chacun d’entre nous propose au monde, lors même qu’une voix qui n’a pas de forme, pas de mots, cette voix intraduisible et accessible seulement et uniquement par nos impressions, nos organes, notre peau et nos sens, nous crie que nous ne sommes pas que cela.
Peur, effroi.
Nous ne nous connaissons pas.
Mais aussi, gaieté.
Voilà que soudainement, alors que nous nous sentions si rien, si remplaçables, si idiots aussi avec nos mots. Alors qu’à nos réflexions avortées et nos rêves oubliés, alors qu’à cela nous étions habitués, se déchire en nous un autre espace. Moins serré, moins étouffé.
Nous voilà perméables et sans défense,
de chacun nous ressentons la souffrance.
N’en pas revenir.
Se sentir alcoolisé de tendresse, éloigner la bassesse.
Et puis voilà qu’il passe. En deux temps trois mouvements saccage l’instant.
A tout il s’apparente : le manque, le froid, le temps, l’argent.
Les conventions, les obligations, les religions.
Et les débiles qui sont légion.
Ne pas cesser de le vouloir encore, ce bonheur qui rend si fort.
De sa vie œuvrer, rencontrer.
Passer de douleur à volupté, un sourire esquisser.
Leurs tentatives pour rabaisser et vers l'enfer vous envoyer?
Les déjouer.
Manœuvrer, sentir vers où aller.
Et bientôt, le retrouver.
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