Allant ce midi, dans un supermarché faire pipi,
je me suis dis, je n’en peux plus! Ça suffit!
Lors de mon périple vers la cuvette,
je redoutais avec raison le moment où l’homme rejoins la bête.
L'odeur nauséabonde,
présageait une chose immonde.
M’approchant, doucement, dans mon foulard me calfeutrant,
m’approchant, à pas réticents, le nez mon parfum humant,
j’eus du mal à maitriser quelques relents.
A destination arrivée, voilà ce que je pus observer:
de la crotte. Partout étalée!
L’humain qui m’avait précédé ne jugea pas bon de la nettoyer.
Il y avait pourtant là une brossette à cela dédiée,
et cela n’aurait duré que quelques secondes,
de se montrer respectable en effaçant d'un coup de main,
le reste visible de ses intestins.
Mais ici, non, rien!
Quel manque de dignité, quel dédain!
Et d’un regard apeuré,
hésitante au fond de mes entrailles,
je fis un pas de côté.
Est-ce vraiment le moment de me lâcher?
Ma vessie ne peut-elle pas attendre encore quelques instants,
que je lui trouve un trône plus étincelant?
Non. Il le faut. Mon périnée a déjà trop souffert,
cette année fut pour lui un calvers,
l'accouchement, tout ça, bref, un périple dont il peut être fier.
Alors, avec bravoure, j’éteignis en mon fort intérieur
toute considération d’économie écologique,
et dans un élan colérique,
je détachai de longues vagues de papier
et en décorai tout le WC
afin de m’en protéger.
A chaque fois, voyez-vous, que cela m’arrive,
je pleure la politesse à la dérive.
J’en vois partout, partout,
des êtres qui ne lavent pas leur
caca.
Au boulot, au resto, et même chez Ikea,
et cela me rappelle ici-bas
notre
condition.
Celui qui a fait ça, inconnu il se promène,
et ne prend garde en rien à ce qu'il sème.
Il y a sur cette terre, ceux qui chient sans se soucier
du suivant qui va passer.
Image: Tous droits réservés.
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