Et si notre passage était,
et je gage qu'il l'est
insignifiant?
Une puissance de poussière,
une espèce parmi tant,
autre que
voilà ce que nous sommes.
Face à la hauteur de notre environnement
face aux trous noirs, face au néant,
face à la grandeur du ciel, des rocs, de la mer,
de ses courants,
face
à cette immensité que j'aime
et qu'on massacre à tout bout de champ,
je dépose ce rien qui fait l'homme.
Et ce rien qui fait notre condition première,
se fait absolu,
vivant,
il se fait chair.
Rencontrer
au jour le jour
l'amour, le désamour,
les insidieux refus
et pousser au loin une mort que déjà on a vue.
Pleurer le malheur sur terre,
les vies percées de misères,
le quotidien qui s'acharne
et l'impossible réponse à ce drame.
Et malgré tout,
on essaye, malgré soi, malgré nous,
résignés, jamais jusqu'au bout.
Recréer des espaces fragiles,
extraire ce qu'on réprime.
Jouer
et entre plaisir et déplaisir,
n'avoir rien d'autre que ça,
comme empire.
N'avoir rien d'autre que ça,
à offrir.
De ce qui est, se nourrir.
Et que serais-je et qui es-tu
vraiment
et si notre passage était,
et je gage qu'il l'est
insignifiant?
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