Sortant ce matin
de ce endroit un peu parfait
avec des gens qui parlent tous en anglais
sortant ce matin,
avec ce malaise qui est le mien,
lorsque je ne me sens pas vraiment appartenir
à l'idéologie qui semble leur convenir,
sortant ce matin,
oui oui j'y viens,
de ce lieu qui a ses mérites
et dont gracieusement je profite,
je me suis dis,
après tout on verra,
l'issue de cette mode-là.
Et face à ma difficulté de penser et de juger
de cet endroit le bien-fondé,
où j'aime je l'avoue m'y réfugier,
y boire un léger petit thé,
et
dévalant les escaliers,
je me suis demandé
mais qui es-tu, qui es-tu dis
pour ainsi chaque fois
ne pas accepter ce qui semble aller de soi.
Et c'est ce mot, ce verbe-là,
qui vient secouer mes synapses de bon aloi.
Sembler.
Semblant.
Voilà ce qui
automatiquement
fait trembler mon corps pensant.
Et puis et puis,
de mes pensées qui s'entrechoquent j'ai suivi
le mouvement au ralenti,
et
cherchant une impossible réponse,
j'ai regardé qui,
qui avait gagné aujourd'hui
le Goncourt, à Paris.
C'est un monsieur, un monsieur qui dit:
"Tout le monde n'habite pas le monde de la même façon",
et voilà peut-être un début,
une explication,
qui pourrait adoucir ma raison.
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