J'ai le souvenir, petite, de ne pas comme les autres être née,
d'être différente et de devoir m'en cacher.
Voilà ce que j'en retiens, de mes tendres années.
Et lorsqu'un être plus grand venait à moi,
il est vrai, je me méfiais des fois.
Esprit réservé, que pouvais-je,
craindre?
Et le regard brillant, comme l'ont tous les enfants,
il en était certains pour qui je faisais tomber ma mignonne
défense
maladroite.
Voilà que je pouvais, auprès d'eux,
être la petite fille,
dans leurs yeux.
Celle de 5, 6 ou 7 ans,
légère de tout tourment.
Sans le savoir, et sans au-revoir,
aujourd'hui,
lorsque sur eux se dépose la nuit,
me revient ce souvenir:
à leurs bras, à leurs sourires,
timidement, j'osais
me secourir.
Eux qui ne cherchaient rien,
qui n'ont fait que me tendre leur main,
franche, honnête,
m'offrant de moi le reflet
sincère
de celle que j'étais.
Cet honneur discret,
m'a construite bien plus
que
je ne le pensais.
Merci.
Que veillent sur toi les plus beaux esprits.
Douce nuit.
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