A chacun nos béquilles, nos petits coins
de
paradis.
Parce qu'on le sait, au fond, que tout cela, toutes nos actions
sont de nous une façon,
d'y aller,
malgré tout.
D'y aller,
au creux
de cette vie-là,
et les autres,
les autres,
moi, toi, eux,
ne savent pas.
Adultes.
Personne ne sait.
Ce qu'on a, de près ou de loin,
pensé,
aimé,
rejeté.
Ce sur quoi nous bâtissons notre
identité.
Ce cours-là,
cette opacité,
cette belle part de soi
brouillée.
Les torrents que certains maitrisent,
tandis que d'autres s'y brisent.
Avec plus ou moins d'âme.
Chacun qui cache ses contusions.
D'où nous venons,
avec quels anges et quels démons,
il nous a fallu composer,
et encore aujourd'hui, parfois,
nous nous posons la question,
lors de nos moments de suspension.
Ces trois, quatre secondes,
qui refont parfois tout notre monde.
Nous y sommes
comme
des
fugitifs
de nous-mêmes.
Du reflet en cavale,
nous sortons du dédale.
Le souffle court, nous y apercevons
l'étendue de notre condition.
Sa teneur, son goût, ses façons
de nous faire croire
que nous
avons des
devoirs.
Et surtout
et surtout,
nous y vivons de sens,
d'odeur, de lumière et de chaleur,
de celles qu'on a connu
lorsque tout n'était que fraicheur,
nouveauté,
terreurs et bonheurs.
Enfance.
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