Y'a pas d'avenir sans gens qui croient,
pas de rêves qui valent la foi,
pas de liberté qui vive sans moi.
Je suis le Dieu,
ça va de soi.
Les conquêtes en mon nom,
les guerres de religion,
les massacres, les attentats,
les enfants morts,
les symboles forts.
Les édifices, les sacrifices,
l'encens qui brûle,
les dogmes,
et les crédules.
L'idée de Paix,
l'immaculée,
l'enfer qui brûle sous vos pieds.
Les bonnes consciences,
les déchéances,
les coeurs aigris,
les bons
et ceux qu'on fuit.
J'ai l'oeil binaire,
le bien/le mal,
dichotomie.
Jadis décliné, en histoires, en mythes,
pluralité,
je suis désormais seul,
enfin,
c'est ainsi que vous m'imaginez.
Les variantes j'en vis tant,
de région en région me modifiant,
j'ai mieux régné en divisant.
Je lave vos fautes au gré du vent,
je tresse la peur en vos enfants.
Les plus avertis vous dupent en trichant,
ceux-là ne veulent que leurs cadeaux,
en communiant.
Et puis vous m'avez banni,
vous viviez bien, vous viviez vieux,
la misère loin, mes maisons furent désertées.
Vous ne veniez plus vous confesser.
Vous consommiez,
tant et tant,
et je fus remplacé par
l'argent.
La la la,
l'argent apaise il est vrai,
et cache plus aisément
les plaies.
Et puis voilà c'est parti,
le fric qui coule à flot, le bien fondé
de vos démocraties.
Mais vous ne lâchez - pour ainsi dire - rien
du Grand Esprit.
Vous faites appel aux yogis, à l'Energie,
le capital s'invente hippie.
Amen, mes doux amis.
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