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Photo du rédacteurNaomi Monson

MP

Mère, Père,

On ne le dira jamais assez

et seul ceux qui connaissent et veulent bien vous l'avouer

pourront en témoigner.


Vous dire le bonheur, l'immensité,

la joie profonde, mais aussi

la difficulté.

Et c'est cela qu'ici je voudrais écrire, et raconter.

MP.

Mère et Père,

en message privé.


Car en société,

ah, la majorité, le nieront, et vous laisseront ce sentiment étrange

que quelque chose n'est pas dit,

et pourquoi se le cacher ainsi?


Après trois mois et demi,

mesdames,

il vous faut quitter votre nid,

aller travailler,

et la littérature à ce sujet semble relater

qu'il est bon de retrouver vos collègues autour d'un café.

Une vie sociale. Sauf que

votre cerveau est

parfaitement

chamboulé.

Et des conversations de bureau il vous faudrait écouter!

Et pourtant, vous en rêviez,

des liens, du contact, ne plus être isolée.


Vous avez mis au monde,

c'est énorme!

C'est ce qu'il y a de plus incroyable et de plus difficile,

vous avez porté, accouché, bercé, cajolé, pleuré

avec votre bébé.

Et ceci, pour le mieux.

Car il vous est arrivé aussi

que vous vous soyez retrouvée

perdue

abandonnée.

Le mot n'est pas trop fort, et vous vous y reconnaitrez, si votre famille n'était pas à vos côtés.

Ce qui dans nos contrées,

aujourd'hui

est

de coutume.


Et vous aussi Messieurs, quelle chose étrange,

pour vous,

il vous a fallu faire preuve de rigueur

et

faire comme si

comme si

la vie

pouvait

être

normale.

Avec un écran devant la face,

alors que vous pensez à votre bébé

votre femme,

seuls dix jours se sont passés!

La fatigue Messieurs vous accumulez,

mais si les autres l'ont fait,

quel choix vous reste-t-il?

Certains le prendront comme un défi,

certains auront l'envie

de fuir

leur femme et leur enfant,

cela arrive, parfois, ce n'était pas le moment.

D'autres se calfeutreront dans le silence.

Regretterons leur âge d'innocence.

Tout cela

est

compréhensible,

Messieurs.


Et la crainte dans tout cela?

Ce tout petit que vous tenez dans vos bras?

Les moins sensibles diront: ne stressez pas.

Les idiots rajouteront: faites comme ci, faites comme ça.

Les absents souriront: comme il est mignon, quel bonheur n'est-ce pas?

Il y aura aussi les jaloux, les vexés, et

les cons

qui du mal vous faire

oseront.


De la tendresse,

Mesdames et Monsieurs,

de la tendresse,

voilà tout ce que vous méritez.

Et de gros baisers.


Mouaaaaaah.


Voilà.



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